Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 décembre 2014 6 20 /12 /décembre /2014 00:52

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 1,26-38.

En ce temps-là, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille, une vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L'ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L'ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n'aura pas de fin. » Marie dit à l'ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? » L'ange lui répondit : « L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu. Et voici qu'Élisabeth, ta cousine, a conçu, elle aussi, un fils dans sa vieillesse et elle en est à son sixième mois, alors qu'on l'appelait : 'la femme stérile'. Car rien n'est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Alors l'ange la quitta.

Quatrième dimanche de l'Avent : "Vers un jardin d'amour"

Une œuvre d'Art :

L’ANNONCIATION
Maurice DENIS (1870 – 1943)
Huile sur toile, 98 x 124 cm, signée et datée (1913) en bas à gauche Tourcoing, Musée des Beaux-Arts

Commentaire :

Maurice DENIS est un peintre de la première moitié du XX° siècle que notre époque redécouvre. À la fin du siècle précédent apparaissait un nouveau mouvement pictural appelé «nabi» (qui veut dire prophète) en opposition à l’académisme. Maurice DENIS fut le théoricien de ce nouveau mouvement, souvent marqué par des influences ésotériques, pour lesquels il restera imperméable, trop fidèle à sa foi catholique. C’est à Saint-Germain-en-Laye, où il habite le « Prieuré », ancien hôpital de la paroisse, qu’il peindra cette Annonciation, acquise rapidement par l’État.

 

Un premier regard...

Une chambre simplement meublée, dont la porte aux fenêtres couvertes d’un rideau, donne directement sur le jardin, et éclairée par une petite fenêtre, accueille la scène biblique. Marie, debout et mains jointes, est baignée par la lumière de la fenêtre qui vient éclairer le bas de sa longue robe blanche. Elle semble en prière, le regard tourné vers le ciel, donnant l’impression de ne pas s’être rendue compte de ce qui se passe à ses pieds. Devant elle, un ange vient d’entrer dans la pièce. Il est à genoux devant elle, les yeux fermés et le visage tourné respectueusement vers le sol. Ses deux grandes ailes ont la même teinte brillante et légèrement dorée que la dalmatique de diacre qu’il porte. Il présente à la Vierge ses deux mains tendues, comme une offrande, comme la prière d’un orant. Derrière lui, un jardin se dessine avec ses massifs de rhododendrons blancs bordés par un petit grillage. Dans le fond, on distingue un grand bâtiment. Serions-nous dans un jardin public ? La porte est entourée du même lierre que l’on retrouve sur la petite ouverture au dessus du lit. Dans la pièce, un modeste lit accompagne un coffre-banc de bois sur lequel est posé un livre ouvert. Sur le rebord de la fenêtre, dans un vase blanc et bleu, un lys se dresse, trois fleurs écloses alors que la quatrième est encore en bouton. Tout semble en paix, comme lors d’une fin d’après-midi d’été...

 

Une iconographie nouvelle...

La scène peut surprendre ! Nous sommes plutôt habitués à une représentation plus classique de la rencontre de Marie et de l’Ange. Celle-ci semble bien peu conventionnelle. Et pourtant, tout y est ! À un tel point qu’il ne nous est guère difficile de la lire et d’y reconnaître la scène biblique. Ce qui trouble, c’est cette « modernisation » de la représentation, comme si l’ange avait fait son annonce en 1913. Même la dalmatique de l’ange est contemporaine. On imagine retrouver ce genre de vêtement liturgique dans les tiroirs poussiéreux de nos sacristies. De même, il est curieux de voir le regard baissé de l’ange devant Marie, elle qui semble étrangère à ce qui lui arrive. En fait, si la porte étaient fermées et ne nous ouvrait pas la vue sur ce jardin, nous serions moins gênés. C’est cette ouverture de lumière qui obscurcit notre regard. Nous chercherions presque à situer dans la scène dans quelque jardin renommé de Paris. Maurice DENIS fait ici une œuvre remarquable : nous donner simplement la scène tout en créant en nous un vrai questionnement.

 

Si proche de l’Évangile...

Relisez l’Évangile en regardant ce tableau. Il en est une belle et étroite représentation. Rien n’est ajouté, rien n’est retranché. Sauf peut-être le signe de l’Esprit que nous attendrions : la colombe. En fait, à la différence des représentations que nous connaissons, nous ne nous trouvons pas devant une « photographie » de l’Évangile, mais une discrète et profonde interprétation. L’ange entre-t-il ou le dialogue entre les deux protagonistes est-il terminé ? Qu’importe ! Ce que nous dévoile Maurice DENIS, c’est une vision spirituelle, une expérience de la prière, une rencontre du cœur. Et là, plutôt que de nous illustrer un fait, il paraît plus proche de l’esprit de l’Évangile. Marie a fait l’expérience de Dieu. Et elle nous l’annonce...

 

L’expérience de Dieu...

Pour vivre cette expérience, à quelques jours de la venue du Sauveur, il serait bon de nous inspirer de cette toile. Retire-toi là où ton Père te voit dans le secret, recommandait Jésus : « Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Matthieu 6, 6. Comme Marie qui devait prier en lisant la prophétie d’Isaïe (Isaïe 7, 14 : Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d'Emmanuel), nous devrions aussi ouvrir ce livre déposé sur le coffre. Pas d’expérience de Dieu, pas d’annonciation et de révélation de ce que Dieu attend de nous sans recevoir sa Parole. De qui viendra le message ? Peut-être de l’ange, je vous le souhaite ! Plus sûrement de l’Église, du diacre, annonciateur de la Bonne Nouvelle, dont l’ange porte la dalmatique. Pas d’expérience de Dieu qui ne sa fasse en communauté de croyants.

 

Des ouvertures...

Dans chaque cellule du Couvent Saint-Marc de Florence, Fra Angelico a peint une scène biblique sous la forme d’une fenêtre. Trois ouvertures symbolisaient l’attention du moine : une sur sa communauté (la porte qui donnait sur le cloître), une sur le monde (la fenêtre qui donne sur les toits de la ville), une sur Dieu (la fenêtre peinte par Fra Angelico). Peut-être pourrions-nous retrouver ici ces ouvertures ? À moins qu’elles ne s’imbriquent l’une l’autre ?

  • La fenêtre de gauche est celle de la pureté (symbolisée par le lys) : pureté de Marie, encore sur le bord, prête à tomber en l’amour de Dieu ; celle de Dieu, pureté de sa lumière qui vient baigner ceux qui le prient, qui donne la paix « aux hommes de bonne volonté ». Faire l’expérience de Dieu, c’est sûrement être prêt à tomber en Dieu, même si toutes nos puretés, toutes nos vertus sont loin d’être écloses ! C’est d’elle que vient la lumière, celle qui baigne Marie et qui, en même temps, la couvre de son ombre.

  • La porte est cette merveilleuse ouverture qui combine tant de sens. Elle ouvre sur le monde, sur ce monde d’aujourd’hui, qui est bien plus beau qu’on ne pourrait le croire. Elle ouvre sur le jardin de nos vies, mais aussi sur le jardin de Dieu, le Paradis, pour lequel l’Ange annonce qu’il sera bientôt ouvert. Marie est l’hortus conclusus, le jardin clos de la virginité, mais aussi celle qui nous permettra de retrouver par son Fils le chemin du jardin fermé.

  • Et il y a enfin cette petite ouverture au-dessus du lit. Elle sert souvent à aérer la pièce, non à donner de la lumière. Quelle ouverture ai-je à faire en moi pour m’aérer ? Pour me laisser baigner du souffle de la vie ?

    Regardez de près... Il est très difficile de saisir d’où vient la lumière dans le tableau. Les ombres semblent contredire les sources de lumière. Est-ce pour nous dire que la lumière de Dieu baigne toute notre vie ?

 

Annonce pour aujourd’hui ?

Pas d’auréole pour Marie, ni pour l’ange. Seule une lumière qui rayonne d’eux. Une jeune fille si simple, si contemporaine. Une personne comme chacun d’entre nous. Pour nous aussi, Dieu a un message personnel à délivrer. Oui, laisse-toi baigner par sa lumière ! Oui, ouvre ta porte sur le monde et sur Dieu ! Oui, aère ton esprit ! Oui, ouvre ta Bible et écoute-moi ! Oui, laisse- toi patiemment fleurir et tombe en moi ! Oui, je viens, comme l’ange, t’imposer les mains et te donner mon Esprit consolateur ! Oui, le jardin t’est ouvert ! Oui, je viens t’annoncer un Sauveur, Sauveur de tes péchés, Sauveur de la mort éternelle, Sauveur de tes petites souffrances quotidiennes pour que tu oses sortir ensuite dans la jardin luxuriant de l’amour, « une terre lointaine bien plus belle encore que les îles de corail, où je possèderai toute la lumière, toute la beauté, tout l’amour dont j’avais tellement, tellement soif ». (Dernière lettre de Guy de LARIGAUDIE, 1940).

 

Source Narthex
Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 11:28
Troisième dimanche de l'Avent: “Un chemin vers la Lumière”

Préparons Noël avec les œuvres d'art. Troisième dimanche de l'Avent : "Un chemin vers la Lumière"

Un chemin vers la Lumière... Le portail central du narthex de la Basilique de Vézelay (Vers 1140).

Le narthex… Ce lieu surprenant, antichambre des catéchumènes d’où ils étaient instruits avant leur baptême. Un lieu où l’on se prépare, où l’on trace des chemins dans sa vie pour le Christ, où l’on cherche la lumière pour son âme. Qui mieux que Jean-Baptiste pouvait accueillir tous ceux qui se préparaient au baptême que Jean le Baptiste ?
Il est là, sur le trumeau (pièce verticale qui supporte le linteau du tympan).

Troisième dimanche de l'Avent: “Un chemin vers la Lumière”
Troisième dimanche de l'Avent: “Un chemin vers la Lumière”

Saint Jean-Baptiste... Hiératique, il porte dans une grande hostie l’Agneau de Dieu, Celui que recevront les nouveaux baptisés communiant pour la première fois au Corps du Sauveur.

Sur la reconstitution de Viollet-le-Duc, ses yeux paraissent clos, il baisse le regard sur Celui dont il n’est pas digne de délier les sandales. Il porte celui qui le porte. Accroché à ses épaules, son manteau en poils de chameau ne semble pas empêcher sa robe de voler au souffle du de l’Esprit de Pentecôte qui vient du tympan. Il se laisse porter par ce vent dont nul ne sait d’où il vient, ni où il va.

Même s’il porte la tenue d’Élie, le grand prophète dont tous attendent le retour glorieux, prémices de la fin des temps, il n’est pas le Prophète. Il est un humble serviteur aux pieds de son Maître. Sa mission est de nous présenter Jésus. Ceux qui le regardent, dans ce narthex, allaient aussi recevoir ce baptême d’eau et d’Esprit-Saint promis par le Précurseur.

Troisième dimanche de l'Avent: “Un chemin vers la Lumière”

La porte... Pour eux, une nuit de Pâques, la porte allait s’ouvrir. Ils allaient emprunter la voie du salut, la voie de la Lumière. Au-dessus de Jean, il y a le Christ, ce Roi solaire qui invite et accueille tous les hommes. Ces catéchumènes vivaient un Avent, à la suite de Jean-Baptiste, ils partaient à l’Avent(ure). Dans leur vie allait advenir la présence du Christ et de son Esprit qui les mèneraient au Père. Cette nuit-là, ils entraient dans la nef par la porte de gauche, dite porte de Jean-Baptiste. Ils le suivaient dans le désert. Avec lui, ils redressaient le chemin de leur vie. Ils recevaient alors le baptême, porte d’entrée dans la vie éternelle.

Ils cheminaient alors jusqu’à l’autel, jusqu’au Christ ressuscité. Ils entraient ainsi dans la Lumière et cheminaient avec elle. Deux fois par an, aux solstices d’été et d’hiver, ce même chemin de lumière se dessine sur le pavement de la nef, menant jusqu’au chœur de la Basilique. Non, Jean n’est pas la lumière, mais il est bien celui qui rend témoignage au Christ, Lumière née de la Lumière.

Nous aussi nous sommes en attente dans ce narthex. Nous aussi nous attendons d’être baptisés dans la Lumière. Nous aussi nous espérons être emportés par le vent de l’Esprit. Nous sommes en attente, en Avent… Jean-Baptiste nous invite à la confiance. Même si la peur de rencontrer les tribus surprenantes qui peuplent le linteau peut nous paralyser ; même si le rythme des saisons qui entourent le tympan (dans les deux demi-cercles les plus extérieurs) peut nous endormir ; même si le message aux sept Églises de l’Apocalypse (dans les carrés des deux demi-cercles) peut nous effrayer, la paix de l’Agneau de Dieu que présente Jean doit nous rassurer et nous permettre de nous mettre debout, de pousser la porte et d’entrer. L’Avent, c’est accepter de pousser la porte, d’entrer au désert, de suivre Jean-Baptiste, de chercher le chemin de lumière. L’Avent, c’est une aventure !

Troisième dimanche de l'Avent: “Un chemin vers la Lumière”

Un Avent baptismal ?

Tout Avent se devrait d’être le rappel du chemin que nous avons parcouru depuis notre baptême. Tout Avent se devrait d’être un regard sur notre désert intérieur. Rassurez-vous, c’est quand on est dans le désert que l’on peut repérer l’essentiel ! Tout Avent devrait se vivre dans un narthex intérieur, lieu et temps où nos yeux s’habituent aux ténèbres pour y voir la lumière attendue à Noël ; lieu et temps où l’on apprend à retrouver une hiérarchie (un ordre sacré) : en haut Jésus, sous ses pieds les nations, à ses pieds le Précurseur. Au sommet de ma joie, mon Dieu. Son piédestal, ma vie dans le monde. En-dessous, au plus profond de moi-même, Jean qui veut me mener au Christ. Il est cette voix que je ne peux entendre que si je me retire dans mon narthex intérieur. Il est cette voix qui me montrera la voie la nuit de Noël.

Troisième dimanche de l'Avent: “Un chemin vers la Lumière”

De Noël à Pâques... Dans la nuit de la Nativité, nous entendrons une autre voix résonner dans les ténèbres. C’était celle de la libération, c’est celle de Jean-Baptiste, c’est celle de Jésus qui nous appelle. Il frappe à la porte et attend que nous ouvrions. Poussons la porte. Jésus nous attend derrière. Poussons la porte, la lumière va dessiner le chemin jusqu’à l’autel. Revivons notre baptême et ce temps de l’Avent. Écoutons le Baptiste qui nous montre l’Agneau de Dieu, la vraie Lumière.

Cela s’est passé dans le narthex, de l’autre côté de la nef, à l’endroit où Jean baptisait.

Bon chemin vers la Lumière !

(Source Narthex)

Père Olivier Plichon,

Aumônier de la communauté des français expatriés à Milan

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 19:05
Deuxième dimanche de l'Avent: Saint Jean-Baptiste au désert

Une méditation sur le "Saint Jean-Baptiste au désert" du Caravage…

MICHELANGELO MERISI DA CARAVAGGIO, DIT LE CARAVAGE (1571-1610)
SAINT JEAN-BAPTISTE DANS LE DÉSERT (ATTRIBUTION CONTESTÉE)
1603-1604
HUILE SUR TOILE, 94 X 131 CM
GALERIE NATIONALE D’ART ANTIQUE, ROME

 

Un adolescent quasi-nu, semble se reposer au pied d’un arbre mort, dont on distingue à gauche le tronc noueux et une branche morte, portant une seule feuille (à moins que ce ne soit la cassure d’une branche), derrière le jeune homme. Il est assis, légèrement contorsionné, ne portant qu’un pagne blanc et un grand drap rouge couvrant sa nudité. Sa main droite repose sur sa croix de roseau, posée sur une pierre plate où l’on distingue un bol de terre cuite et un pain. La blanche lumière lunaire, venant de la gauche, met en valeur sa carnation imberbe et claire et sa chevelure bouclée châtain. Une moue, comme désabusée, se dessine sur son visage. Le corps est maigre, triste, mais tellement lumineux et beau !

Notre regard est d’abord attiré par ce torse rayonnant, puis il remonte vers ce visage caché par l’ombre et l’abondante chevelure. En fin, nous voyons sa main droite et les quelques objets qui reposent à ses côtés. Notre sentiment est mitigé… On ressent à la fois une certaine paix, un calme serein. Mais aussi une inquiétude, une insatisfaction.
C’est Jean-Baptiste. Même si rien ne l’indique directement, comme dans tant d’autres images religieuses où l’auréole, l’agneau et le vêtement nous permettent de le reconnaître immédiatement, c’est bien lui, avec sa croix en main, et la force de sa juvénilité, avec sa présence humaine dramatique d’adolescent qui semble prisonnier de son monde intérieur.

Jean se repose. Est-il fatigué d’avoir prêché dans le désert, sans être entendu ? Réfléchit-il sur sa mission ? Médite-t-il sur sa condition ? Se désespère-t-il de ne plus rien avoir ni à boire, ni à manger, rien pour couvrir sa nudité ? On ressent bien le combat intérieur qu’il livre. Sa vie, sa jeunesse et son corps l’appellent à la joie, à l’avenir. Et pourtant, il paraît inquiet, désespéré, confronté à la réalité des choses, aux choix à faire. Tout est si noir, tout est si mort… Sa chair est le seul élément vivant au milieu d’un monde de ténèbres, d’un désert d’hommes et de joie.

Est-il désespéré de sa mission ? Il crie dans le désert… Mais Jean, « Ce combat n’est pas le tien, mais celui de Dieu ! » (2 Chroniques 30, 15) Tu vis la même inquiétude que celle de ton prédécesseur, habillé comme toi (2 Rois 1, 8), Élie le grand prophète. Lui aussi s’est réfugié seul dans la montagne, ne se nourrissant que de l’eau du torrent, et simplement nourri par les corbeaux (1 Rois 17, 4). Lui aussi s’est apitoyé sur sa le peu de réussite de sa mission, se reposant au pied d’un genêt (1 Rois 19, 5). Tous les deux, vous vivez ce même drame. Mais toi, Jean, tu as pour toi, et contre toi, ta jeunesse !

Il est vrai que nous pourrions avoir l’impression d’être dans un désert chrétien, que nos appels ne résonnent que dans le vide. Comment donc, en ce monde et en ce temps, préparer le chemin du Christ ? Comment aplanir toutes les difficultés de nos vies ? En suivant Jean-Baptiste. Il est apparu dans le désert de nos vies pour nous montrer le chemin vers Jésus.
Que nous demande ce jeune homme ? D’abord de nous convertir, de reconnaître nos péchés, tous ces liens que nous avons rompus avec Dieu, avec nous-même, avec les autres, avec notre monde, avec notre corps. Ensuite d’attendre celui qui viendra nous baptiser à nouveau dans l’Esprit-Saint, qui nous rendra cette joie dont nous avons tant besoin, cet enthousiasme qui nous manque, cet amour dont nous avons tellement soif…
Mais pour cela, comme lui, il faut nous retirer au désert. C’est là, là où il n’y a rien, là où l’on voit à perte de vue que notre péché se montrera. Il ne sera plus noyé dans les lumières de la ville. Se retirer au désert, comme Jésus l’a fait tant de fois. Prendre, comme le Baptiste, le temps de nous dépouiller, de nous mettre à nu, de nous découvrir. Ne garder avec soi que le minimum : un peu d’eau, un peu de pain et… la Croix.

Puis, il vient derrière moi, je ne le vois pas. Sa lumière m’environne, m’éclaire, me réchauffe. Il vient…

 

Source Narthex

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture Actualités diverses
27 novembre 2014 4 27 /11 /novembre /2014 14:12

Une heure, une oeuvreLe 1er jeudi de chaque mois, l’équipe de l’Ecole Saint Irénée vous donne rendez-vous, de 12h45 à 13h45, à la bibliothèque Jean Gerson, autour d’une oeuvre d’art. Prendre une heure pour regarder une œuvre d’inspiration chrétienne en détail, la comparer à d’autres, la comprendre et essayer d’entendre ce qu’elle nous dit de la foi et des hommes qui l’ont produite. Ce rendez-vous est ouvert à tous.

Voici le programme de l’année :
- 6 novembre : Esther et les femmes de l’Ancien Testament
- 4 décembre : Intervention de Mgr Batut sur Le Monde de Narnia, de C.S. Lewis
- 5 février : Les quatre vivants : des prophéties d’Isaïe à l’Apocalypse
- 5 mars : Les catéchismes illustrées au XIXe siècle
- 2 avril : Les crucifixions de Marc Chagall
- 7 mai : Iconographie d’Abraham
- 4 juin : Religion et images publicitaires

NB : il est possible de venir avec son sandwich.

La bibliothèque Jean Gerson se situe au rez de chaussée de la maison diocésaine Saint-Jean Baptiste, 6 avenue Adolphe Max, Lyon 5ème.

Contact : bibliotheque@lyon.catholique.fr / 04 78 81 48 29

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
21 novembre 2014 5 21 /11 /novembre /2014 09:16

C’est inédit : pour la première fois, la technologie de 3D relief de toute dernière génération a pénétrée dans les Musées du Vatican et la Chapelle Sixtine. La décomposition des plans des peintures et sculptures présentées permet au spectateur de littéralement plonger dans les œuvres les plus marquantes de l’art, de toutes les cultures et de toutes les époques, recueillies par les papes depuis 500 ans. Ne manquez pas ce voyage passionnant : il ne sera diffusé sur les écrans de cinéma qu’à une seule date, le 4 décembre prochain !

Afin de capter la splendeur d’un des musées les plus visités du monde, 40 professionnels ont filmé de nuit les salles, les couloirs et les chambres pendant 4 mois d’un tournage placé sous la direction d’Antonio Paolucci, directeur des Musées du Vatican. Celui-ci nous accueille dans ces lieux et nous invite à les parcourir à la manière d’une introspection. Il nous raconte, tout au long du film, ce qui selon lui, fait de cet ensemble d’œuvres d’art, qui s’étend sur plus de 2000 ans d’histoire, une prière sublime et intemporelle pouvant être comprise par tous.

Bande-Annonce du film Les Musées du Vatican 3D :

http://www.cinemasgaumontpathe.com/films/les-musees-du-vatican-3d/

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 13:24

 

Pélerinage dans la ville tract1gPèlerinage dans la Ville proposé par la pastorale du tourisme et des loisirs, du 8 au 12 novembre.

Invitation à découvrir ou redécouvrir 6 grands chrétiens lyonnais, et à réfléchir sur leur démarche, qui peut nous rejoindre dans notre propre itinéraire :


Pélerinage dans la ville tract1a

- Le père Chevrier qui voulait former des apôtres pauvres pour les pauvres, avec la chapelle du Prado (Lyon 7ème)

 

 

Pélerinage dans la ville tract1e- Pauline Jaricot avec la maison de Lorette (Lyon 5ème) : se réunir au service de l’évangélisation

 

 

 

Pélerinage dans la ville tract1b- Frédéric Ozanam, un intellectuel au service des démunis, à l’église Saint-Nizier (Lyon 2ème) où il s’est marié, et où se tiendra une exposition

 

 

Pélerinage dans la ville tract1d- Sainte Claudine Thévenet, l’amour à tout prix, avec la maison de Fourvière (Lyon 5ème) où elle recueillait les orphelines abandonnées,

 

 

Pélerinage dans la ville tract1f- Le curé d’Ars, un petit paysan devenu un grand saint, avec sa maison natale de Dardilly.


 

 

Il en manque un. À vous de le trouver !

Lieux exceptionnellement ouverts sans réservation.

Déplacements faciles à pied ou en transport en commun.
Liberté de faire son propre itinéraire. On peut commencer le pèlerinage où l'on veut, et sélectionner les endroits à visiter.

 

Accueil adapté pour les groupes et visiteurs individuels : explications orales, panneaux, endroit pour prier ou se recueillir, possibilité de pique-nique…
Un livret du pèlerinage sera remis à chacun.

Contact : tourisme@lyon.catholique.fr / 04 78 81 48 81

 

Pélerinage dans la ville tract3

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
6 janvier 2014 1 06 /01 /janvier /2014 09:46

Epiphanie 01Pour reconnaître la manifestation de Jésus dans notre vie, nous avons tous à suivre cette étoile qui nous guide dans notre nuit : la foi.
Du blogue de Jacques Gauthier : http://www.jacquesgauthier.com
 
Fête de l'Épiphanie ou fête des Rois ? Je les trouve bien sympathiques ces mages qui se mettent en route à la suite d'un signe. « Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » (Matthieu 2, 2) L'évangéliste ne dit pas qu'ils sont rois, ni combien ils sont. Leurs noms ne sont pas mentionnés, leur nationalité non plus, ni que l'étoile a guidé toute leur route.
 
Nous savons qu'ils viennent d'Orient, donc qu'ils sont des non-juifs, et qu'ils se rendent à Jérusalem pour se renseigner où trouver le roi des Juifs qui vient de naître. Car le salut est pour tous et Jésus va se manifester (sens du mot grec épiphanie) à toutes les nations. Ce sont d'ailleurs ces étrangers qui vont reconnaître l'action de Dieu en la personne de Jésus, non les autorités juives représentées par Hérode.
 
Où le trouver ?
 
La question "où le trouver" est primordiale. Les mages sont des astrologues, des savants, qui interprètent les songes et observent les astres pour trouver un sens au temps qui passe. Hérode apprend leur venue. Il demande aux chefs des prêtres et aux scribes en quel lieu devait naître le Messie. "À Bethléem en Judée", lui répondent-ils, selon la prophétie de Michée. L'Écriture, plus que l'étoile, est le guide sûr pour nous conduire au Christ. "Un astre issu de Jacob devient chef, un sceptre se lève, issu d'Israël" (Nombres 24, 17).
 
Les autorités juives savent interpréter les prophéties, mais ils ne bougent pas. Sans la foi, que signifient les signes et les prophéties. Les mages eux se remettent en route, et, en étant réorientés par les Écritures, ils retrouvent l'étoile qui, cette fois, les conduit jusqu'au Messie. Ils lui offrent de l'or pour sa royauté, de l'encens pour sa divinité, de la myrrhe pour son humanité. Avertis en songe, ils reprennent un autre chemin pour ne pas retourner chez Hérode qui veut tuer l'enfant. Ce chemin symbolise aussi une autre manière de vivre, en conformité avec le Verbe fait chair, le berger d'Israël, venu révéler au monde l'amour insondable du Père, nous ouvrir le Ciel par sa mort et sa résurrection
 
Et nous, quelle parole nous lève de notre torpeur ? Quelle étoile nous met en marche ? Quel signe nous fait avancer dans la nuit ? Bref, quel est notre désir, notre soif, notre quête ? Est-ce que nous reconnaissons en l'enfant de Bethléem le Fils de Dieu ? Sommes-nous émerveillés devant une telle découverte, une telle manifestation, une telle épiphanie ?
 
La quête de la lumière
 
Notre quête du Christ se vit aussi sur la route, pas à pas, dans ce grand pèlerinage de la vie. Certains font Compostelle, qui signifie "champ des étoiles", d'autres vont au désert pour trouver un puits intérieur. D'autres marchent, en quête de lumière, mais "à quoi sert la route s'il n'y a pas d'église au bout ?" (Paul Claudel). Ou bien, comme l'exprime si bien Rilke dans Le livre du pèlerinage :
 
"Parfois, le soir, à l’heure du repas,
quelqu’un se lève et sort
et marche et marche et marche
parce qu’à l’orient une église l’appelle."
 
 La foi ? N'est-ce pas l’étoile qui nous guide dans notre nuit ? Elle est don et lumière, expérience et vie, écoute et réponse, regard et toucher, combat et engagement (Cf L’aventure de la foi : quinze variations).
 
Les mages croyaient s’être perdus, mais lorsque l’étoile réapparut dans le ciel, une grande joie les inonda. Leurs pas devinrent plus légers, leurs corps plus aériens, leurs visages plus jeunes, comme si l’Enfant de Bethléem rayonnait déjà sur eux. Lorsqu’ils le virent avec Marie et Joseph, ils se prosternèrent devant lui pour l’adorer avec toute leur humanité. Épiphanie d’une prière silencieuse.
 
En Jésus, Dieu et l’homme sont désormais si intimement liés que toucher l’un, c’est toucher l’autre. Depuis cette nuit unique où l’Amour s’est abaissé dans le ciel de notre âme, les étoiles de la miséricorde scintillent par milliers, et les humains ne marchent plus seuls.
 
Pour aller plus loin : Dieu caché.


sources: Le blogue de Jacques Gauthier

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 13:45

Tolkien portraitLa sortie au cinéma de « La désolation de Smaug », deuxième volet de la trilogie Le Hobbit, est l’occasion de revenir sur la vie et l’œuvre du grand romancier catholique John Ronald Tolkien.
par Jacques Gauthier

John Ronald Tolkien (1892-1973) a retrouvé un nouveau public grâce au réalisateur Peter Jackson. J’ai beaucoup aimé son adaptation de la trilogie Le Seigneur des anneaux, même si les nombreuses scènes d’action escamotent un peu la métaphysique de la quête, très présente dans le livre. Le premier film de la nouvelle trilogie Le Hobbit a aussi connu un grand succès de salle, comme on le prévoit aussi pour le deuxième volet, La désolation de Smaug, en tête du box office dès sa sortie. Pourtant, Peter Jackson dénature le roman original en y insérant une figure féminine importante, Tauriel, l'elfe rebelle. Qu'importe si les fans de Tolkien crient à l'hérésie, le succès du film va continuer à gonfler les ventes de ce livre. Le dernier film de la trilogie devrait paraître en 2015. Mais l’écran ne remplace pas l’écrit; les supports sont trop différents. Pour goûter le souffle homérique de Tolkien, qui n’est pas sans rappeler les grandes épopées bibliques, mieux vaut la lecture patiente de l’œuvre.
 
L’influence des guerres
Tolkien a commencé à écrire des poèmes dans les années 1910. Il publie Le Hobbit en 1937 qui séduit la critique et le public. Il invente ces petits hobbits qui, comme lui, aiment la tranquillité et fumer la pipe. Dans ce roman, Bilbo le hobbit part à l’aventure avec Gandalf et treize nains pour récupérer un trésor gardé par le dragon Smaug. Il rencontrera le sinistre Gollum et trouvera un objet qui transformera la vie de plusieurs : l’anneau.
Douze années plus tard, Tolkien apporte une suite en publiant un roman plus sombre, Le Seigneur des anneaux. Ce classique, qui a donné le genre « fantasy », se prête à plusieurs interprétations. La « fantasy » n’est pas seulement le rêve et la féerie, c’est une manière de redécouvrir le réel sous l’angle de l’imaginaire.

Marqué par la Première Guerre mondiale, Tolkien invente des personnages de la Terre du Milieu qui illustrent bien cette phrase de Rimbaud : « Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes ». Par de multiples symboles empruntés aux mythologies, il décrit la tentation qui est à l’origine de tant de conflits : vouloir être comme des dieux, désirer le pouvoir à tout prix, dominer la terre. C’est ce que réclament les dictateurs, comme Saroumane et Sauron, figures de Satan ou des SS. Pour leur faire face, le plus humble de tous, Frodon le hobbit, que la Communauté de l’anneau va accompagner dans sa mission : détruire l’anneau de pouvoir dans le feu de la montagne du Destin.
 
Pour Tolkien, Le Seigneur des anneaux est un livre sur Dieu qui traite de questions religieuses comme la chute et la rédemption. On y retrouve les thèmes chers au catholicisme, sous le mode symbolique : présence mariale, la charte des béatitudes, le pardon, l’esprit d’enfance, la sainteté, l’éternité. Plus encore que Bilbo le hobbit, Frodon est une figure christique qui perd son innocence en affrontant le Mal et en se sacrifiant pour les autres. Le romancier, probablement influencé par Thomas d’Aquin, décrit le Mal comme l’absence de bien.


Tolkien Paysage anneauxUne œuvre religieuse
L’importance du catholicisme dans la vie et l’œuvre de Tolkien lui vient surtout de sa mère. Baptisé dans l’église anglicane en Afrique du Sud, il rentre en Angleterre avec sa mère et son frère à la mort de son père. Ils s’installent à Birmingham, ville où vécut Newman, béatifié en 2010 par Benoît XVI. La jeune famille se convertit au catholicisme. Ce sont des années de misère qui vont altérer la santé de la mère. Elle meurt alors que son fils est aux études. Son témoignage de foi va beaucoup marquer John. Il devient professeur de littérature à l’université d’Oxford et crée l’univers fabuleux de la Terre du Milieu. Ce père de quatre enfants sera un fervent catholique, son fils aîné deviendra prêtre. John se lève tôt pour assister chaque matin à la messe. Il regrettera d’ailleurs l’abandon du latin dans la messe à la suite du concile Vatican II. Il participera à la traduction de la Bible de Jérusalem en 1966.

John joue un rôle décisif dans la conversion à la foi chrétienne de C.S. Lewis, auteur des célèbres Chroniques de Narnia (« Le monde de Narnia ») œuvre allégorique pour enfants qui s’inspire aussi du christianisme. Les références chrétiennes dans l’œuvre de Tolkien ne sont pas aussi évidentes. Il crée un monde imaginaire, un conte pour tous, comme s’il voulait évangéliser l’imaginaire. Il écrit dans une lettre : « Le Seigneur des anneaux est bien entendu une œuvre fondamentalement religieuse et catholique ; de manière inconsciente dans un premier temps, puis de manière consciente lorsque je l’ai retravaillée. C’est pour cette raison que je n’ai pratiquement pas ajouté, ou que j’ai supprimé les références à ce qui s’approcherait d’une « religion », à des cultes et à des coutumes, dans ce monde imaginaire. Car l’élément religieux est absorbé dans l’histoire et dans le symbolisme » (Lettres no 142).

Les vertus qui sous-tendent la quête dans l’œuvre de Tolkien sont les mêmes qui fondent la spiritualité chrétienne : la foi, l’espérance et l’amour. La mort et l’immortalité en sont les thèmes clefs. Gandalf le Blanc, tel un nouveau Moïse revenu du buisson ardent avec son bâton, saura bien guider les amis de Frodon et de Bilbo dans cette lutte de la lumière contre les ténèbres, de la miséricorde contre la vengeance. Leurs armes, plus efficaces que les épées, sont la loyauté, la responsabilité, l’amitié, le respect de la nature, la liberté de choix. Ainsi, lorsque Frodon s’épuise à batailler contre la séduction de l’anneau, Sam l’encourage en lui disant qu’il y a du bon dans ce monde, et que ça vaut la peine de combattre pour cette compassion qui existe dans le cœur de plusieurs.
 
Tolkien grotte anneauLe combat intérieur
Il n’y a pas de sens occulte à la mythologie tolkiénienne. Le romancier invite plutôt à discerner les ombres et les lumières qui existent en chacun. Ce combat intérieur se retrouve dans toutes les littératures, que saint Paul résume ainsi : « je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas » (Rm 7, 15). Nous sommes créés libres, mais que faisons-nous de notre liberté? Quel est notre désir? Quelle est notre quête? Voilà des questions vitales, toujours actuelles.
La saga du Seigneur des anneaux, commencée avec Bilbo dans Le Hobbit, répond à ces interrogations par cette vérité : nous nous créons sans cesse à partir des choix de vie ou de mort. Ces deux voies sont proposées par Dieu dans l’Ancien Testament : « Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie » (Dt 30, 19).

Nous n’avons pas à déserter notre humanité pour résister au mal et faire le bien. Le mal, n’est-ce pas tout ce qui nous tue, ce qui nous enferme dans l’autre en voulant le posséder ? Le bien, n’est-ce pas tout ce qui nous fait vivre, ce qui nous ouvre à nous-mêmes dans une juste relation à l’autre? La question des relations humaines est au centre de l’œuvre de Tolkien. Nous prenons des chemins de vie en acceptant notre finitude humaine ou des chemins de mort en entrant dans la toute-puissance de la pensée magique.

La quête de l’Enfant-Dieu
Cette quête de soi-même, des autres et de Dieu n’est jamais terminée. L’important n’est pas de trouver, mais de continuer à chercher. Comme le chantait Jacques Brel, dans L’enfance : « Mon père était un chercheur d’or, / L’ennui, c’est qu’il en a trouvé ». Mais plus on trouve Dieu, plus on le cherche, diront saint Augustin et Pascal. Exaltante quête qui débouche sur un azur d’espérance. Pas étonnant que Tolkien termine son œuvre par l’image sereine d’une enfant, écho lointain de la joie qu’apporte l’Évangile, la Bonne Nouvelle du Christ.

À Noël, les chrétiens célèbrent la venue de l’enfant, prophétisé par le poète Isaïe, repris par Haendel dans son Messie : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a resplendi. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix » (Is 9, 1, 5).

Les croyants voient en cet enfant, blotti dans les bras de Marie, le Dieu fait homme. Trop beau pour être vrai, diront certains! Mais si Dieu est amour, tout est possible. Pour paraphraser Tolkien, le roi est de retour afin de nous libérer des ombres de la mort, non sur le Mordor, mais sur le Golgotha. Des Rois mages venus d’Orient sont partis à sa rencontre, à la suite d’une étoile, annonçant ainsi un Nouveau Testament.

Tolkien a créé une œuvre épique qui suscite l’espérance et la joie. Mais ses livres sont à prendre au second degré, dira-t-il, contrairement à l’Évangile qui garde sa dimension historique sans perdre sa portée mythique. Tolkien trouvera toujours déplacé le culte que l’on vouera à sa trilogie. Le récit historique de la naissance du Christ est pour lui plus vrai, plus joyeux, plus emballant. La quête reste toujours actuelle, non pas celle de l’anneau magique, mais celle de l’Agneau de Dieu qui crée une nouvelle alliance.

À une jeune fille qui lui demande comment il répondrait au devoir qu’elle doit rédiger sur le sujet : « Quel est le but de la vie? », Tolkien, alors âgé de 77 ans, lui dit : « Connaître Dieu par tous les moyens dont nous disposons et en être transporté dans la louange et l’action de grâce » (Cité dans Feu et Lumière, décembre 2012, p. 6). Telle fut sa quête. « Maintenant loin en avant s’est poursuivie la Route; / Que d’autres la suivent, qui le pourront ! » (Le Seigneur des anneaux, Le retour du roi).


sources: Le blogue de Jacques Gauthier

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 10:17

DuneDémonstration de l'existence de Dieu et raisons de croire chrétiennes

Une vidéo à voir en suivant ce lien : http://youtu.be/YmAMijn00w0

Conférence présentée à des élèves de Terminale dans un cours de philo, expliquant les preuves et la démonstration de l'existence de Dieu ainsi que les raisons de croire qui rendent la foi chrétienne absolument unique.

48 minutes pour réfléchir à ces questions essentielles, parce qu'elles sont parmi les plus importantes pour notre vie !

◦ 00'00 : y a-t-il une vérité et comment y accéder ?
◦ 05'27 : démonstration de l'existence de Dieu
◦ 23'33 : certitude de l'existence du Christ
◦ 24'31 : fiabilité et conservation des Évangiles
◦ 27'56 : ce qui rend Jésus unique dans toute l'histoire de l'humanité
◦ 30'38 : la sublimité de l'enseignement du Christ
◦ 33'30 : les prophéties et leur accomplissement
◦ 35'44 : les signes, miracles et prodiges divins
◦ 40'22 : l'expansion miraculeuse du Christianisme
◦ 41'02 : la consécration totale de multitudes au Christ dans tous les siècles
◦ 42'25 : la permanente de la sainteté dans l'Eglise
◦ 42'54 : la permanence de l'Eglise et de son Magistère
◦ 43'33 : comment expliquer que tout le monde ne croit pas ?
◦ 48'18 : en résumé

    
Equipe Marie de Nazareth

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture
21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 13:02

Présentation Marie Tintoret

Peinture du Tintoret

La Vierge est aussi le véritable Temple
Introduite en Avignon au XIVe siècle, la fête de la Présentation est reconnue par le pape Grégoire XI en 1372. Elle ne sera cependant inscrite au calendrier liturgique d’Occident qu’en 1585, par le pape Sixte V, eu égard à l’interprétation symbolique qu’on peut en donner : Marie est le modèle de l’Eglise, qui comme elle, se consacre au service de son Dieu par un don total de tout son être. 

La Vierge est aussi le véritable Temple où Dieu établira sa demeure au moment de l’Annonciation, préfigurant ainsi la Jérusalem céleste dont l’Agneau qui demeure en son milieu, est l’unique flambeau (Ap 21,23). Cette fête établit ainsi un lien entre le Temple ancien de pierre, et l’Arche de la Nouvelle Alliance, le sein très pur de la Vierge, sur laquelle descendra bientôt la shekinah, la gloire du Dieu vivant.

Prolongeant notre méditation à la lumière de l’enseignement de Saint Paul : « Vous êtes le temple de Dieu » (1 Co 3,16), il apparaît juste et bon de « prendre chez nous » (Jn 19,27) Marie, afin qu’elle continue dans le Temple de nos cœurs, le service du Dieu vivant auquel elle s’est consacrée dans le Temple de Jérusalem dès sa petite enfance. 

Père Joseph-Marie Verlinde

Homélie pour la Présentation de Marie (extrait)

 

Historique dans la liturgie romaine

Illustration : La Présentation de Marie au Temple,

œuvre d'Henri Feur,

détail d'un vitrail de l'église de Molières (Dordogne)


Molières (24) église vitrail (2)Une fête introduite en Occident au XV° siècle
Philippe de Mézières compose une messe pour la fête (jusque là orientale) de la Présentation de Marie au temple (1). Son ami, le pape Grégoire XI, l'approuve.
La fête est étendue ensuite à toute l’Eglise par Sixte IV (en 1472).
 
Une fête supprimée par le concile de Trente
Au concile de Trente, en 1568, la Présentation fut supprimée du calendrier romain par le pape Pie V à cause de ses origines apocryphes et de son introduction récente en Occident.
 
... ré-inscrite au calendrier en l'an 1585
En 1585, la fête est ré-inscrite dans le calendrier de Sixte V, en prescrivant cependant d'utiliser le formulaire liturgique de la Nativité de Marie.

 

... renommée après le Concile Vatican II
Après le Concile Vatican II, les incertitudes dues au manque de fondement biblique et historique émergèrent au moment de la dernière réforme du calendrier.

Le pape Paul VI a conservé « la Présentation de Marie » [sans dire « au Temple »] en pensant à l'union avec les Églises orientales où c'est une fête très importante (cf. Marialis Cultus 7) et non plus au titre de « fête » mais de simple « mémoire ».
Le sens de la fête est que Marie est consacrée totalement au Fils.
Vatican II dit :
«Marie se livra elle-même intégralement, comme la servante du Seigneur, à la personne et à l’œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant au mystère de la Rédemption.»
(Vatican II, Lumen gentium 56)
 
presentation-de-Marie-La-Roche-du-TheilS’éloignant des apocryphes, il y n'a donc plus aujourd'hui la fête de la «Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie au temple», mais simplement la fête de la «Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie.»
 
Les textes liturgiques sont des textes qui valent pour toutes les fêtes ; la collecte seule a un caractère spécifique pour le jour, mais elle ne fait aucun allusion à "l'événement" raconté par l'apocryphe :
«Puisque nous célébrons la mémoire de la très sainte Vierge Marie, Accorde- nous, Seigneur, par son intercession, le bonheur de vivre dès maintenant en ta présence et d’avoir pari un jour à la plénitude de ta grâce. Par Jésus Christ.»
(Missel Romain, Paul VI)
 

Illustr. Vitrail de La Roche du Theil

 

Il composa une messe pour ce jour : cf. Manuscrit latin 17330 et 14454 (édition W.E. COLEMAN, Paris, Bibliothèque nationale)

F. Breynaert

Cf. Ignazio CALABUIG, Il culto di Maria in occidente, In Pontificio Istituto Liturgico sant'Anselmo. Scientia Liturgica, sotto la direzione di A.J. CHUPUNGCO, vol V, Piemme 1998

°°°°°°°°°°°

PRIERES

Présentation Marie Eglise St Martin

illustr. Présentation de la Vierge au Temple.

Vitrail de la collégiale Saint-Martin d'Étampes (France).

Maître-verrier: Lévèque (Beauvais), 1869.

O Marie, enfant chérie de Dieu, que ne puis-je vous offrir et vous consacrer les premières années de ma vie, comme vous vous êtes offerte et consacrée au Seigneur dans le Temple ! mais, hélas ! ces premières années sont déjà bien loin de moi ! J'ai employé un temps si précieux à servir le monde et vous ai oubliée en écoutant la voix de mes passions. Toutefois il vaut mieux commencer tard à vous servir que de rester toujours rebelle. Je viens donc aujourd'hui m'offrir tout entier à votre service, et consacrer à mon Créateur, par votre entremise bénie, le peu de jours qu'il me reste encore à passer sur la terre. Je vous donne mon esprit, pour qu'il s'occupe de vous sans cesse, et mon cœur, pour vous aimer à jamais. Accueillez, ô Vierge Sainte, l'offrande d'un pauvre pécheur ; je vous en conjure par le souvenir des ineffables consolations que vous avez ressenties en vous offrant à Dieu dans le Temple. Soutenez ma faiblesse, et par votre intercession puissante obtenez-moi de Jésus la grâce de lui être fidèle. ainsi qu'à vous, jusqu'à la mort, afin qu'après vous avoir servie de tout mon cœur pendant la vie, je participe à la gloire et au bonheur éternel des élus. Amen.
 

Saint Alphonse-Marie de Ligori.

 

Je vous salue Marie, dans votre Présentation ! 
comme une pure Hostie de l'Abandon.
O Vierge et Mère,
par ce mystère donnez-moi la dévotion.

Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

Ouvrez-vous, sanctuaire, portes éternelles !

Voici le temple qu'on présente au temple,


le sanctuaire au sanctuaire,


l'arche véritable où repose le Seigneur


effectivement à l'arche figurative


où il ne repose qu'en image.

Bossuet

Partager cet article
Repost0
Published by Paroisses Jons Jonage Pusignan - dans Culture

Présentation

  • : Paroisses de Jons, Jonage, Pusignan
  • : Informations des paroisses de Jons, Jonage et Pusignan
  • Contact